Le français au Moyen Age
Le français a connu une très longue et lente évolution. C'est une langue vivante : elle se transforme, s'enrichit de nouveaux mots au fil des siècles. Certains mots disparaissent, d'autres changent de sens. L'orthographe et la prononciation se modifient également.
On appelle "ancien français" le français qui était utilisé au Moyen Age (du 5ème au 15ème siècles) dans la moitié nord de la France. Ce n'est pas encore un français unifié, c'est-à-dire identique pour tout le territoire. Il existe de nombreuses différences de prononciation et d'orthographe d'une région à l'autre. De plus, à cette époque, les gens ne disaient pas qu'ils parlaient le français, mais le roman (la langue romane).
Voici un extrait du Roman de Renart écrit en ancien français, l'ancêtre de notre français moderne. Ce texte date du 12ème siècle.
On appelle "ancien français" le français qui était utilisé au Moyen Age (du 5ème au 15ème siècles) dans la moitié nord de la France. Ce n'est pas encore un français unifié, c'est-à-dire identique pour tout le territoire. Il existe de nombreuses différences de prononciation et d'orthographe d'une région à l'autre. De plus, à cette époque, les gens ne disaient pas qu'ils parlaient le français, mais le roman (la langue romane).
Voici un extrait du Roman de Renart écrit en ancien français, l'ancêtre de notre français moderne. Ce texte date du 12ème siècle.
Texte original en ancien français
« Por les sains Dieu, que voi je la ? Et Diex vos saut, sire compere ! Bien ait l'ame vostre bon pere, Dant Rohart, qui si seut chanter ! Mainte foiz l'en oï vanter Que n'en avoit son per en France. Vos meïsmes, en vostre enfance, Vos en soulïez moult pener. Seüstes onques orguener ? Chantez moi une rotruenge. » Tiecelin entent la losenge, Ovre la bouche, et giete .I. bret ; Et dist Renart : « Ce fu bien fet. Miex chantez que ne soulïez ; Encore, se vos voulïez, Irïez plus haut une jointe. » Cil qui de chanter se fait cointe Conmence de rechief a brere. « Diex, dist Renart, con or esclere Et con espurge vostre voiz ! Se vos vos gardissiez de noiz, Au miex del monde chantissoiz. Chantez encore une autre foiz. » De chanter velt avoir le pris, Si l'a de rechief entrepris, Si s'escria a haute alainne ; Ainz n'en sot mot, que qu'il se painne, Que le pié destre li desserre Et li fromaches chiet a terre Tot droit devant les piez Renart. Li lechierres fremist et art Et tout se frit de lecherie ; |
Traduction en français moderne
Le corbeau Tiécelin tient un fromage entre ses pattes. Renart, le renard, va le flatter pour tenter de s'en emparer... « Par tous les saints, qui vois-je là ? Est-ce vous noble ami ? Que l’âme de votre père repose en paix, lui qui savait si bien chanter ! On a dit maintes fois qu’il était le meilleur chanteur de France ! Vous-même vous vous exerciez lorsque vous étiez enfant. Pourriez-vous encore me chanter une petite ritournelle ? » En entendant tous ces compliments, Tiécelin ouvre le bec et lance un cri. Renart lui dit : « Fort bien, vous avez fait des progrès, mais si vous le vouliez, vous pourriez chanter encore plus haut. » L’autre, flatté de bien chanter, recommence à crier. « Mon Dieu, s’ébahit Renart, comme votre voix est claire et pure ! Chantez donc encore une fois ! » Le corbeau crie de toutes ses forces et ne s’aperçoit pas que sa patte droite se desserre. Le fromage tombe à terre, juste devant Renart. Le malin frémit de joie mais il n’y touche pas : c’est Tiécelin qu’il veut avoir. |
As-tu remarqué ?
L'histoire est rédigée (et racontée) sous la forme d'un poème. Les vers sont des octosyllabes, et les rimes sont suivies. C'est ainsi que l'on écrivait les contes et les récits au Moyen Age.
Il n'y a presque pas d'accent... La lettre "x" n'en est pas vraiment une : c'est un signe graphique utilisé par les moines copistes, ceux qui recopiaient les livres à la main (l'imprimerie n'existait pas...), pour remplacer le son "us". Exemple : Diex = Dieus (Dieu), chevax = chevaus (le cheval).
Si tu as lu la traduction, ce petit texte doit certainement t'en rappeler un autre...
L'histoire est rédigée (et racontée) sous la forme d'un poème. Les vers sont des octosyllabes, et les rimes sont suivies. C'est ainsi que l'on écrivait les contes et les récits au Moyen Age.
Il n'y a presque pas d'accent... La lettre "x" n'en est pas vraiment une : c'est un signe graphique utilisé par les moines copistes, ceux qui recopiaient les livres à la main (l'imprimerie n'existait pas...), pour remplacer le son "us". Exemple : Diex = Dieus (Dieu), chevax = chevaus (le cheval).
Si tu as lu la traduction, ce petit texte doit certainement t'en rappeler un autre...
Si tu veux entendre de l'ancien français, voici un court extrait de La farce de Maître Pathelin, une pièce de théâtre de la fin du Moyen Age, suivi de sa version en français moderne.
La farce de Maître Pathelin (en ancien français) | |
File Size: | 762 kb |
File Type: | mp3 |
La farce de Maître Pathelin (en français moderne) | |
File Size: | 857 kb |
File Type: | mp3 |